La retraite

Le plan d’épargne retraite, un outil intéressant de défiscalisation

Avec le Plan d’épargne retraite (PER), non seulement vous préparez vos vieux jours, mais en plus, vous profitez d’un avantage fiscal pour le faire ! Le PER est en effet l’un des seuls produits d’épargne financière qui vous accorde un coup de pouce à l’entrée, et non des moindres.

Chaque fois que vous faites un versement sur votre PER, vous pouvez en effet le déduire de votre revenu imposable, jusqu’à un certain montant, assez généreux. Plus vous êtes taxé, plus c’est avantageux (dans la limite des plafonds réglementaires en vigueur). En effet quand vous versez 100€, vous pouvez déduire 100€ et l’avantage fiscal sera proportionnel à votre tranche d’imposition : ceux qui sont dans la tranche à 14%, bénéficieront ainsi d’une économie d’impôt de 14€, alors que pour ceux qui sont dans les tranches à 30%, 41% ou 45%, l’avantage sera respectivement de 30€, 41€ et 45€ !

Le plafond de vos versements déductibles en 2021 est indiqué dans votre avis d’imposition sur les revenus 2020. Il suffit donc de vous y reporter pour connaître l’étendue de votre avantage fiscal (il est parfois nécessaire de le recalculer en y intégrant certains versements sur votre épargne-retraite d’entreprise).

Dans le détail, vous pouvez verser en déductibilité fiscale jusqu’à 10% de vos revenus de l’année précédente, dans la limite de huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 32.909 euros au maximum en 2021. Si vous ne travaillez pas et ne percevez aucun salaire, vous pouvez aussi utiliser le PER, mais vos versements déductibles seront limités chaque année à 10% d’un seul PASS, soit 4.114 euros au maximum en 2021.

Mieux, vous pouvez utiliser les plafonds non consommés des trois années précédentes (ils sont aussi indiqués dans votre avis d’imposition). Si c’est la première fois que vous ouvrez un PER par exemple, vous pourrez y verser l’équivalent de vos quatre derniers plafonds annuels en totale déductibilité d’impôts, à savoir au maximum … 128.496 euros (32.909 euros + les plafonds des trois années précédentes).

Encore mieux, les plafonds peuvent se partager entre conjoints (couples soumis à imposition commune). Et donc vous pourrez verser l’un ou l’autre ou ensemble, jusqu’à 256.992 euros (128.496€ x2), si vous travaillez. Si l’un des conjoints ne travaille pas, le calcul est différent : 128.496 euros toujours au maximum pour celui qui travaille et au total 16.062 euros au plus pour celui qui est sans activité (4.114 euros + les plafonds des trois années précédentes).

Les indépendants ont conservé un régime particulier. Ils peuvent chaque année, au choix, utiliser les règles décrites ci-dessus ou bien utiliser leur propre plafond, qui est plus élevé (maximum 76.102 euros en 2021). Attention cependant, ce plafond spécifique n’est pas reportable (il doit donc être consommé dans l’année), ni partageable avec le conjoint.

La fiscalité du PER est donc très avantageuse pendant la phase d’épargne. Mais, à la sortie, c’est une autre histoire : si vous optez pour le capital par exemple et que la déductibilité de vos versements a été retenue, la part qui représente vos versements sera taxée à l’impôt sur le revenu, sans abattement et vos gains supporteront une imposition forfaitaire de 30%. La rente est également taxée. Pour la plupart des contribuables, le PER reste avantageux, puisqu’ils sont généralement plus imposés pendant leur vie active qu’à la retraite.

Mais quid de ceux qui ne payent pas d’impôt ? Non imposables, l’avantage à l’entrée ne leur sert à rien ! Heureusement la loi Pacte y a remédié. Tous les versements qui n’ont pas fait l’objet d’une déduction à l’entrée doivent être signalés et ils seront défiscalisés à la sortie. Cette procédure est également valable pour toute personne qui, une année donnée, ne serait pas imposable.